BONIFACE Jacques

Du cochon saigné au pied du mur, des moissons et du blé battu dans la poussière, par la rigueur de l'hiver ou la chaleur de l'été dans la cour de la ferme, je garde la nostalgie des années d'avant. "En un creux de terrain aussi profond qu'un antre, les étangs s'étalaient dans leur sommeil moiré", écrivait le poète E. Verhaeren. Alors lui répondaient des peintres qui avaient noms F. Quignon, ou K. Daubigny...
Allez donc peindre, avec un peu de poésie, non plus des hommes, des bœufs et des chevaux dans les champs, mais un tracteur à la cabine climatisée dans un monde où règne l'automatisme des calculateurs...
Je suis un autodidacte, qui a dessiné pendant quarante ans, en 3D, mais sans ordinateur, des avions, des machines à laver, des automobiles, des moulinettes, des moteurs de moto et des turbines de centrales électriques. Quelques affiches aussi. On nous qualifiait d'Illustrateurs. Il fallait bien vivre.
L'âge ayant décidé de la retraite, je m'évade dans la couleur. Conscient qu'il ne suffit pas d'acheter des pinceaux et des tubes de couleur pour prétendre avec honneur à la création artistique, je suis et reste un autodidacte qui essaie de montrer ce qu'Il voit, ou ce qu'Il croit qu'Il voit, ou devrait voir.
J. Boniface, dit Jibé